Marc-Antoine Dufour est à Granby pour y rester

Quand les Inouk l’ont échangé à Montmagny avant la fin de son stage junior, Marc-Antoine Dufour s’est fait une promesse : celle de revenir à Granby. « Y en a pas beaucoup des joueurs qui souhaitent rester là où on leur a tourné le dos, raconte le gardien de but de 24 ans. Mais moi, c’est ici que j’avais réalisé mon rêve. »

Ce rêve, c’était celui de devenir gardien numéro un. Car dans toute sa jeune carrière de hockeyeur, Granby est le premier endroit à avoir été le chercher en tant que partant. Mais son amour pour sa ville d’adoption va au-delà de la réalisation de ce rêve-là. « Je me suis tout de suite senti à ma place ici. Je me suis cherché un peu, comme plusieurs jeunes le font, mais quand je suis arrivé à Granby, tout s’est placé. »

De plus, depuis qu’il joue avec les Bisons, celui que l’on surnomme Duffy vit quelque chose qu’il n’a jamais vécu ailleurs. « Je ne sais pas ce qu’il y a ici, mais je trouve ça vraiment trippant de voir les partisans nous arrêter pour nous jaser, se faire prendre en photo avec nous… Je n’ai jamais vu ça! Même pas en ce moment, dans les autres villes de la ligue! »

Dufour est conscient que la saison ne va pas comme elle devrait, malgré la grosse victoire de la semaine dernière. Il sent, tout comme ses coéquipiers, la pression des partisans. « Nos amateurs sont des passionnés, quand ça va bien et quand ça va mal. Ça met un peu de pression et c’est correct. Ça nous donne envie de nous dépasser et de donner un bon show. »

Superstitions

Tout le monde dans le vestiaire s’entend sur une chose : Marc-Antoine Dufour est le plus superstitieux de l’équipe. Quand on lui en parle, le gardien de but éclate de rire. « Je suis surpris que mes coéquipiers pensent ça! Je suis tellement mieux qu’avant… » Donc, il avoue être superstitieux. « J’ai mes rituels, disons. Avant, c’était un peu fou – je pouvais arriver à l’aréna quatre heures avant un match pour faire le tour de la place et me mettre dans l’ambiance… C’était de la superstition. Aujourd’hui, c’est plus pour me grounder. »

Les observateurs l’auront déjà remarqué. Pour les autres, la routine de Dufour est toujours la même quand il embarque sur la glace : aller voir le préposé à l’équipement pour récupérer sa bouteille d’eau, frapper la bande au même endroit et toucher les deux poteaux de son but. Mais ça, c’est seulement lors des matchs locaux. « La routine est différente lors des matchs sur la route », ajoute-t-il en rigolant. Mais une chose ne change pas : le petit lait au chocolat après la partie. « Parce que je suis incapable de boire de l’alcool après un effort physique. Puis, j’aime ça moi, le lait au chocolat! »

Donner au suivant

À l’époque des Inouk, Marc-Antoine Dufour avait pris l’habitude d’aller aux séances de patinage libre de l’aréna. Il ne se gênait pas pour donner des conseils aux jeunes un peu plus malhabiles ou pour simplement discuter avec les gens présents. Il le faisait d’abord pour le plaisir, mais aussi pour faire mentir ceux qui reprochent aux joueurs de hockey de ne pas être accessibles. « Plusieurs joueurs ont cette mentalité qu’il ne faut pas se mêler au vrai monde et je déteste ça. Le vrai monde, c’est lui qui vient s’asseoir à l’aréna les soirs de match et s’il n’était pas là soir après soir, il n’y en aurait pas d’équipe de hockey. »

Depuis deux ans, avec les Bisons, il agit comme entraîneur avec les Gouverneurs de Massey-Vanier. Une fonction qui le fait vibrer. L’étudiant en éducation spécialisée sait que la demande est forte pour les entraîneurs de gardiens de but et il avoue avoir assez de plaisir dans ce rôle pour avoir envie d’en faire une carrière. « Gagner ma vie en coachant, c’est mon objectif d’avenir #1. Mais en attendant, je ne me verrais pas jouer ailleurs qu’à Granby. »

 

Les Bisons recevront le REEQ Isolation de Nicolet, ce vendredi 20 janvier à 20h, au centre sportif Léonard-Grondin. Achetez vos billets maintenant!