C’est ce week-end que s’amorce la première ronde des séries éliminatoires de la Ligue de hockey senior AAA du Québec. David Lapierre tentera, malgré une saison décevante, de mener ses hommes le plus loin possible.
Les adeptes de hockey senior le savent : à ce niveau, on joue ultimement pour soulever la coupe. Mais les Bisons peuvent-ils même se permettre d’y rêver cette année? « On a connu des problèmes de cohésion au sein de l’équipe, c’est vrai, mais on s’en va en séries avec les meilleures intentions du monde, raconte Lapierre. Je ne vais pas me défiler et c’est moi qui suis à la tête de cette équipe-là. On a connu une saison très inégale et les amateurs ont raison d’être déçus. Chose certaine, j’aimerais que l’on puisse leur prouver qu’ils ont eu raison de croire en nous malgré tout! »
Un destin tout tracé
L’homme de 43 ans est en pleine possession de ses moyens, malgré la pression des partisans. C’est que David Lapierre n’en est pas à première expérience en tant qu’entraîneur. On pourrait même dire qu’il était destiné à occuper ces fonctions. « J’avais 16 ans quand j’ai commencé à travailler dans les écoles de hockey. C’est Guy Patenaude qui m’avait demandé de lui donner un coup de main pour encadrer des jeunes qui jouaient aux 2 Glaces et aux 4 Glaces de Brossard. »
À 22 ans, il prend la relève de l’entraîneur-chef des Maroons de Waterloo chez les juniors. Une grosse année pour l’équipe qui se rend jusqu’en demi-finales des championnats provinciaux. « Mais je coachais des jeunes de mon âge. Pour moi, ça avait plus ou moins de sens… » Et puis, il avait encore envie de jouer. Une grosse déception amoureuse lui donne envie de prendre le large et il atterrit… en Europe! Il y restera sept ans. D’abord comme joueur, puis, dès la deuxième année, comme joueur-entraîneur. Son aventure européenne l’amènera à entraîner une équipe de hockey entièrement féminine, la première à participer à la Coupe d’Europe. « Je garde d’excellents souvenirs de mon parcours avec les filles. Ça a été une période marquante, pour moi. »
De retour au Québec, il joint les rangs de l’Association de hockey jeunesse Granby avant de devenir entraîneur-chef des Inouk pendant quatre ans. Son poste actuel, au sein des Bisons, il le doit à Christian Roy. « Il est venu me chercher pour m’offrir de diriger le programme des Gouverneurs de Massey-Vanier et pour devenir son associé comme propriétaire et entraîneur des Bisons. « C’était difficile de refuser une offre comme celle-là. J’ai beaucoup voyagé pour le hockey, mais Granby, c’est chez nous. »
Max et Théo
David Lapierre a un parcours dont il peut être fier. Mais sa plus grande fierté, ce n’est pas le hockey qui la lui a procurée. « Ma plus grande fierté, ce sont mes enfants, Max et Théo. Ils sont arrivés tard dans ma vie, mais ils sont ce que j’ai de plus précieux et ce dont je suis le plus fier. C’est eux qui me poussent à donner le meilleur de moi-même tous les jours, autant avec eux qu’au sein des Gouverneurs et des Bisons. »
Avec un papa qui a le hockey tatoué sur le cœur, il est normal que les jumeaux veuillent emprunter aussi ce chemin-là. « Oui, ils jouent au hockey. Et ils se débrouillent plutôt bien d’ailleurs! Mais le hockey est un monde extrêmement difficile et compétitif; je ne serai pas fâché s’ils choisissent de suivre une autre voie. »
Le temps passe vite quand on aime ce qu’on fait. Et on devine que David Lapierre adore son boulot. « C’est vraiment une passion et je ne regrette rien de mon parcours. Je donne tout ce que j’ai dans tout ce que je fais. Mais, honnêtement, le plus privilégié dans tout ça, c’est moi. »