Dans la vie de tous les jours, Jonathan Dumoulin-Labrie n’est pas photographe. Pourtant, son impressionnante feuille de route pourrait laisser croire le contraire. Depuis 2003, celui qui occupe aujourd’hui la fonction de photographe officiel des Bisons de Granby a trimballé son appareil photo aux quatre coins du Québec, et même aux États-Unis!
« J’ai commencé à faire de la photo quand j’avais 14 ans, se rappelle Labrie. J’étais un fan fini de course automobile et je ne manquais jamais un programme à l’Autodrome. J’ai demandé un appareil photo en cadeau pour pouvoir moi-même capturer des souvenirs de mes belles soirées. »
Son travail a tôt fait d’être remarqué. Puis, le jeune tripeux de course a commencé à décrocher des contrats. Autodrome Granby, Autodrome Drummond, RPM Speedway à St-Marcel; sa passion l’a aussi mené aux États-Unis pour différentes courses de NASCAR. Là aussi, ses photos ont été appréciées et plusieurs écuries et coureurs ont fait l’achat de certaines d’entre elles. « J’ai vendu des photos un peu partout et j’ai eu l’occasion de rencontrer plein de pilotes. Le p’tit gars en moi a eu beaucoup de fun! » Et le petit gars en lui a encore des étoiles dans les yeux quand il parle du Grand Prix de Valcourt, de celui de Trois-Rivières ou encore de son bon ami Andrew Ranger.
De la terre battue à la glace
Un jour, le père de Joe Labrie l’a emmené voir un match des Maroons, à Waterloo. Alors que le hockey l’a toujours laissé plutôt tiède – si on compare avec la course, il se passe quelque chose ce soir-là. « Je venais de découvrir une ligue où ça brassait en tabarouette », lance-t-il candidement.
À force de passer du temps dans les arénas, et à force de cumuler les contacts et de les impressionner un après l’autre, Joe commence à accepter des contrats de photos officielles pour certaines équipes. Après un hiver à suivre les Éperviers de Sorel-Tracy, il reçoit un appel du président des Bisons. L’équipe – anciennement les fameux Maroons – a besoin d’un photographe officiel. Et pas n’importe lequel! « Ils me voulaient moi! Ça faisait mon affaire, l’équipe était directement dans ma cour (Granby) et j’adorais déjà l’intensité de la Ligue senior AAA. La décision a été facile à prendre. »
Joe Labrie se sent chez lui, au Centre sportif Léonard-Grondin. Avec les Bisons, il a retrouvé Marc-Antoine Blouin, un ami d’enfance, et a développé des liens solides avec plusieurs autres joueurs et membres de l’organisation. « J’aime cette équipe-là et mon implication va maintenant bien au-delà de la prise de photo. » Ainsi, il n’est pas rare de voir Labrie retontir près du banc des punitions pour prêter appui à un joueur ou lui remonter le moral, par exemple. « Je n’hésite jamais quand on me demande de prêter main-forte, que ce soit un soir de match ou en prévision de l’un d’eux. »
De l’action SVP!
Mais n’allez pas vous imaginer que Joe Labrie acceptera de faire vos photos de mariage. À moins d’avoir prévu échanger vos vœux dans un ring de boxe en costume de sumo. Et encore! Ce qui l’intéresse, lui, c’est la photographie sportive. Il faut que ça bouge!
Il se fait un devoir de prendre chaque joueur en photo à chaque match et il n’hésite pas à jouer avec les angles pour varier les prises de vue ni à essayer des trucs différents. « J’ai carte blanche de la part de la direction du club. Ça me donne une grande liberté! »
Ses photos, il les partage après chacune des parties sur la page Facebook des Bisons. Et des photos, il y en a pas mal. À ceux qui pourraient trouver ça redondant, il répond : « C’est parce qu’ils ne lisent pas les photos comme il faut, les émotions qu’elles transmettent. Dans un match de hockey senior, l’intensité est pas seulement sur la glace; elle est aussi dans l’objectif. »